La fièvre de l'émigration - Meux

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Voici ce que l'on peut lire (entre autre) dans un journal de Namur : "L'Economiste belge" du 20 mars 1856 - N°2 - 2e année.

La fièvre de l'émigration sévit d'une manière intense, dans plusieurs communes des cantons d'Eghezée et de Gembloux. A Grand-Leez, beaucoup de petits cultivateurs sont déjà partis ; on dit qu'il ne reste plus dans le village, que quatre maisons ayant un ou plusieurs chevaux. A Meux, on n'entend parler que de préparatifs de départ. Les notaires ne peuvent suffire aux demandes de vente ; l'un d'eux, a tous ses jours pris pendant trois semaines. L'effet se fait déjà sentir sur le prix des terres, lequel est en baisse ; par contre, le prix de la main d'œuvre devra hausser par suite de la rareté des ouvriers.

Des lettres écrites par des émigrants du pays établis aux Etats-Unis ont mis, toutes les têtes en révolution ; ces lettres, des plus engageantes, sont lues publiquement, les dimanches, à l'issue de la messe, et, ces magnifiques récits, chacun se forge des tableaux de bien-être et de fortune, qui tentent les plus sages et les moins aventureux...

Des journaux se sont émus, à la vue de ces caravanes d'émigrants, qui depuis quelques temps désertent nos provinces, surtout le Brabant wallon pour aller rejoindre en Amérique, des parents ou des connaissances qui sont parvenues à y fonder des établissements...
Eugène de Molinari
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